Pour certains d’entre nous, il est arrivé que la cinéphilie soit récompensée par des badges à notre nom quand nous étions journaliste pigiste informant les spectateurs lointains, heureux de nous lire ou de nous entendre sur les ondes hertziennes. Cinema Giovani fut cette possibilité pour moi de suivre les projections de films en compétition ou non, les films russes ou polonais inconnus, les expérimentations de l’underground américain, les nocturnes en l’honneur des héroïnes de l’épouvante et des athlètes musclés du péplum. Chaque année à l’automne, je quittais avec regret cette ville de Turin à la fin du festival jusqu’où la brume pouvait descendre afin de me retenir un peu plus longtemps. Dans cette brume dans laquelle il fallait avancer avec prudence, je cherchais déjà par avance des amis qui disparaîtraient bientôt dans le souvenir d’une avant-première.