1965. Mon grand-père paternel tapait sur une vieille Remington ses récits d’une enfance disparue dans la mitraille de la guerre de 14-18. Ceux et celles qui ont eu le plaisir de taper leurs premiers poèmes sur ce type de machine, sur ce type de typewriter, on connu ce plaisir d’une création encore faite à la main de l’homme que plus tard le personal computer nous a vendu augmenté de centaines d’autres fonctions. Je me souviens bien du retour du chariot, du tintement avant de sauter à la ligne, des carbones et du papier pelure pour conserver les doubles, du ré-enroulement du ruban-encreur, de la gomme petite comme une planète lointaine, du Corrector blanc destiné à faire disparaître dans l’espace un « r » ou un « s » trop vite redoublé dans le mot.