1989. Centre du Botanique à Bruxelles, Jacques Sternberg m’avait convié aux trois rencontres le concernant, rencontres consacrant une œuvre littéraire souvent injustement oubliée par les historiographes des Belles Lettres, lui qui avait la tête dans le futur incertain depuis l’après-guerre. Exégète de sa production, ami depuis 1976, je fus l’un des invités de la soirée analysant les expressions de l’humour chez l’écrivain qui publiait Le Shlemihl aux éditions Julliard. A Paris, au café de Flore, calés sur un bout de moleskine, face à Kareen Blanguernon en quête de nuages invisibles pour nous, Jacques Sternberg m’expliquait en riant la défaillance des français incapables de lire ou de prononcer le mot « shlemihl », ni tout autre mot d’origine allemande, espagnole ou martienne.