Jean Solé, dit Solé (né en 1948) fut l’un de ceux qui apportèrent une encre inédite à l’hebdomadaire Pilote, sous les encouragements du rédacteur-en-chef René Goscinny même s’il n’appréciait pas toujours les recherches graphiques des jeunes contestataires. Les histoires psychédéliques de Solé en une ou quelques planches sont restées dans ce qu’il y a de meilleur dans le 9ème art des années 70. Les amateurs ont vu des œuvres originales de lui en ventes publiques ou en galerie en 2016. On l’a entendu en 2015 à l’émission Mauvais genres, en compagnie de Jean-Pierre Dionnet commenter sans forfanterie son itinéraire à Pilote, Fluide Glacial ou A suivre. A ses débuts parrainé par Jaques Faizant (!), il a dessiné des suites narratives en une seule planche autour de chansons anglaises ou américaines adaptées par Alain Dister et Marcel Gotlib, histoires qui sont une excellente façon de comprendre cette époque vécue par nous de façon loufoque dans le fameux post Mai 68 qui disparaît au large. Dans le même esprit, sa célébrissime couverture pour Le Manuel du routard des premiers fondateurs du guide est à elle seule un manifeste du voyageur qui prend le temps de faire de longues pauses, qui aspire à un peu de cosmogonie avant de revenir changé en lui-même. La recommandation du routard était : « La quête du large est la dernière aventure des enfants du siècle ». Salle des machines ou Carnets intimes, deux albums publiés par Fluide Glacial ont aidé les anciens routards a passé le tropique du Capricorne et le nouveau millénaire.
https://www.franceculture.fr/emissions/mauvais-genres/revolution-bd-pilote-fluide-glacial-0?fbclid=IwAR282gDT8xVlMJtPWLkkrEALvf1Qt6PTQoKy-DoxGhZe9I8UoWKTCRILi6M