le scorpion du terrain vague

Une astrologue m’a précisé un jour que Maison IV était situé en scorpion sur ma cartographie du zodiaque, c’est à dire quelques chose qui doit résoudre un jour ou une nuit une problématique de secret familial dans une investigation méthodique et sans scrupules. Telle est la mission qui aurait été celle d’un espion des années 50 entré par effraction en Maison IV à la recherche de plans inconnus destinés à la fabrication de V2 à tête nucléaire. Oui, je suis né à l’âge de l’atome à une époque où Madame Atomos cherchait les meilleurs stratagèmes vengeurs contre les Yankees qui avaient bombardé Hiroshima et Nagasaki tandis que les Kamikazes piquaient sur les porte-avions. Scorpion 51 serait mon nom d’agent de renseignements, celui que je choisis pour vous entretenir des bon moments de l’école buissonnière entre deux missions d’un côté et de l’autre du rideau de fer à l’époque où le président Kroutchev tapait à coups de talon sur la table de conférence.

Une manière de comprendre la fureur de vivre de quelques écrivains publiés jadis aux éditions du Scorpion serait de considérer la parade nuptiale scorpionesque comme métaphore de ce qu’est une vie hors du commun. Le scorpion, cet animal vieux de plus de 40 millions d’années nous disent les paléontologues, est très présent dans notre littérature fantasmatique, nos romans de gare, nos photo-romans aux titres évocateurs. Il est l’un des archétypes au même titre que le crapaud, la mandragore, l’araignée, la serrure, la cloche, la momie, etc. Qu’il soit tatoué sur le biceps d’un camionneur, qu’il soit signe de poison pour l’aventurier du désert ou symbole d’une quête sexuelle dangereuse avant une probable mise à mort du mâle par sa fiancée conquise, il est aussi celui que l’on peut rencontrer dans un terrain vague au sortir d’une gouttière qui ne va nulle part où coule parfois une eau résiduelle. C’est le lieu révélateur de l’école buissonnière, le lieu où le professeur se perd dans les hautes herbes à la recherche du jeune cancre pour des éclaircissements ou pour des visions dont les manuels scolaires ne rendent pas compte. Commençons la déambulation …

hommage à Eric Losfeld collectif Le Dernier Terrain Vague éd., 1977

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